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Opinion : Pensez-y bien avant de confier votre hypothèque à un conseiller de banque

Annik VlachosCourtier hypothécaire

07 oct. 2025



***Écris par un collègue : Ross Taylor****


Une grande banque à charte a récemment lancé une promotion exceptionnelle : des taux fixes de trois ans à 3,69 % pour les dossiers assurés et 3,99 % pour les dossiers conventionnels. Ces taux ont conquis la clientèle. Les affaires ont explosé pour la banque comme pour ses courtiers partenaires.

Nous avions préapprouvé un jeune couple en début d’année. Lorsque vint le moment d’obtenir l’approbation finale pour une maison dont l’offre avait été acceptée, ils se rendirent d’abord à leur succursale locale pour retirer les fonds de leur Compte d’épargne pour l’achat d’une première propriété .

Quand un conseiller de succursale s’en mêle.

Le conseiller financier de la succursale saisit l’occasion pour leur proposer de gérer leur dossier hypothécaire. L’homme les rassura d’un ton confiant : pas besoin de retourner voir notre équipe, il maîtrisait parfaitement la situation.

Ils ont aussi exploré les options d’une autre banque, mais les taux proposés étaient médiocres. Notre promotion demeurait le meilleur taux en ville.

La demande est rejetée, sans seconde chance.

Mais voici le rebondissement. Le conseiller financier soumet son offre : refus catégorique. Il la transmet à la direction générale : nouveau refus, sans appel cette fois.

Mes clients sont revenus me voir avec la mauvaise nouvelle. Le choc m’a saisi. Pourquoi ce refus ? Leur dossier brillait sur papier : revenus stables, crédit impeccable, ratios d’endettement parfaitement maîtrisés.

Une mauvaise interprétation du revenu leur a coûté l’affaire.

J’ai demandé s’ils savaient pourquoi leur demande avait été rejetée, et ils m’ont expliqué : « parce que nos ratios de service de la dette dépassaient la limite de 39/44. »

Leurs talons de paie présentaient certaines complications, je vous le concède. Nous disposions néanmoins de leurs T4, ce qui m’autorisait aisément à défendre deux approches : calculer une moyenne sur deux ans ou retenir leur salaire actuel à temps plein. Les deux méthodes auraient parfaitement convenu. Il suffisait de maîtriser l’art d’interpréter correctement la documentation.

J’ai téléphoné à notre gestionnaire de relations d’affaires. Pouvais-je soumettre à nouveau le dossier ? Après tout, la banque l’avait refusé, et je demeurais convaincu qu’avec une interprétation correcte des revenus, nous obtiendrions l’approbation. La réponse tomba, tranchante : non.


Pourquoi la politique des banques a mis un terme aux possibilités.

La position de la banque était que je ne voudrais pas qu’un autre courtier ou employé de succursale prenne un de nos dossiers approuvés et essaie de le soumettre à nouveau. Et bien que je comprenne le sentiment, ce n’était pas la même chose. Ce n’était pas braconner une victoire, c’était sauver un refus.

Mais les règles demeurent les règles. Le dossier avait déjà gravi la hiérarchie et essuyé un refus de la succursale. Aucune voie ne s’ouvrait plus devant moi pour le représenter — même si je savais parfaitement comment le corriger.

Quelle leçon en tirer ? Choisissez avec soin à qui confier votre hypothèque.

Cette histoire ne porte pas sur la supériorité d’une banque par rapport à une autre. Elle révèle une vérité plus profonde : tous les conseillers hypothécaires ne se valent pas. Vous franchissez les portes d’une succursale ? Vous rencontrez généralement un généraliste. Ces conseillers nourrissent souvent de bonnes intentions, mais leur formation hypothécaire spécialisée et leur expérience pratique égalent rarement celles d’un courtier hypothécaire professionnel à temps plein.

Les conséquences se révèlent désastreuses. Ces clients manquent une offre exceptionnelle et repartent de zéro, uniquement parce que leur conseiller maîtrisait mal l’art de présenter leurs revenus. Le dossier refusé ? Aucune seconde chance ne leur sera accordée.

En conclusion

Les hypothèques se révèlent compliquées, surtout si vos revenus sortent un peu des normes habituelles. Un refus vous fait perdre un temps précieux. Pire encore : il peut vous barrer l’accès aux meilleures offres, même si vous réunissez tous les critères requis. Avant de confier votre dossier au conseiller de votre succursale locale, posez-vous une question cruciale : maîtrise-t-il vraiment les subtilités du financement hypothécaire ?

Car, dès qu’un dossier remonte la hiérarchie bancaire et essuie un refus, vous risquez de perdre des possibilités dont vous ignoriez même l’existence.

Confiez la plus importante transaction financière de votre vie à des experts de confiance.

Les articles d’opinion reflètent le point de vue des auteurs, sans engager la responsabilité de l’éditeur ni de ses partenaires.


Écrit par Annik Vlachos

Courtier hypothécaire
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